"Mourir dans la dignité" : quid ?

Publié le par cassiano

Les tenants de l’euthanasie et du suicide assisté n’ont que ce mot à la bouche : « mourir dans la dignité ». Mais de quelle dignité s’agit-il ?

 

Fondamentalement, la dignité est un donné universel et inaliénable. Le malade dans son poumon d’acier possède la dignité humaine, entière. De même, le blessé dans le coma. De même, le condamné à mort au Texas. De même, le prisonnier politique torturé en Syrie ou en Chine.

 

Si par « dignité » on entend une parfaite intégrité physique et l’absence de douleurs, il y aurait d’abord de quoi sourire puis de quoi frémir. Sourire, car le seul moyen de mourir « dignement » serait de le faire en état de parfaite santé, de préférence dans le sommeil. Frémir, car mettre en œuvre ce programme reviendrait à éliminer par anesthésie et si possible par surprise toute une population dans la fleur de l’âge.

 

Si par « dignité » on entend le respect de la conscience et de la liberté de l’homme, on est obligé de considérer qu’il peut exister diverses manières de mourir conformément à ses volontés. Pour certains, l’essentiel sera de voir ses proches avant de partir et pour d’autres, d’être munis des sacrements de l’Eglise. Pour certains, d’être seuls et pour d’autres, d’être accompagnés. Pour certains, de ne pas souffrir et pour d’autres, de ne pas être drogués.

 

Enfin, pour les plus sages, peut-être, il suffira de laisser venir les choses comme elles sont, à la manière dont s’est passé leur naissance – donc, sans exiger quoi que ce soit. Sans exprimer de volontés spécifiques, tout au plus des souhaits.

 

Mais est-ce digne pour l’homme et acceptable pour la démocratie, de remettre le pouvoir d’infliger la mort à des commissions « d’éthiques » formées de médecins et de fonctionnaires ? Le risque est fort que la doctrine suivie, celle de la moindre souffrance et aussi du moindre coût, viole la conscience de certains, voire la dignité de tous. L’homme, au terme de sa vie, est alors traité uniquement en être végétatif, sinon même en objet qui coûte. Comme ces poules pondeuses qu’on abat et qu’on débite après une année, pour ne pas devoir les nourrir « à vide » quelques mois avant une nouvelle saison de ponte.

 

Il est des libertés illusoires. Donner aux ouvrières la « liberté » de travailler de nuit, c’est finalement imposer cette contrainte à toutes les ouvrières, si elles veulent garder leur emploi. Donner aux vieillards impotents la « liberté » de demander le suicide assister, c’est finalement imposer une inacceptable pression sur ceux qui sont à charge des soignants, des familles et de la société. C’est traiter l’homme en objet.

C’est indigne.

Publié dans Droit et société

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